Fragments arrachés à la va-vite de mon carnet.

Si je pouvais attraper la nuit par le bout de la langue -murmurer silencieusement ce qu'elle essaie de m'apprendre. N'être plus que l'étrange faune des bois. A portée de source me dévêtir ainsi.

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Plus je prie plus il me semble que je m'éloigne du monde -j'ai toujours eu la certitude ne pas être un acteur de cette société, d'être encore vierge de toute envie de participation. Peut-être n'y aura t-il jamais vraiment personne pour essayer de percer mon regard (pourquoi faire, à quoi bon) ? peut-être suis-je vraiment le seul à me perdre au milieu de ces pensées ? J'attend.

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Si tu cherches le silence, ne nous fais pas de longs discours sur la beauté, son utilité.
Il n'y a pas besoin de partir au désert, il suffit de se taire. Paroles du Mont Athos

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Tapi au fond de moi se terre ma face ignoble, mon petit monstre égoïste. Produit de mes blessures, de mes angoisses -de ma peur de la nuit. Il est le cri qui me déchire les oreilles depuis ma naissance. L'envie de me rouler en boule pour rejoindre le ventre de ma mère et plus loin encore le non-être.

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En embrassant l'Amante l'on devrait toujours avoir en mémoire que l'on embrasse par là même la truie, la cauchemar. Dire Oui à la vie c'est aussi en mesurer la dimension tragique.

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Je me frotte les yeux comme au réveil d'une hallucination. De toutes ces poses laquelle est vraiment réelle ? Je ne m'invente une vie que pour la relire en secret et rétrospectivement j'ai peine à croire que j'y ai vraiment participé autrement que dans le costume d'un personnage de fiction. Où est le réel ? Où est le réel ? dans la fuite du Dieu masqué.

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Je m'étale du mieux que je peux -mais ne sais si j'arriverai un jour à m'élever tout seul.

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Si l'on devait me dénoncer l'on pourrait dire que je suis bien trop rêveur pour être un homme honnête.