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Aux Amants de la truie
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Aux Amants de la truie
19 avril 2008

Vanités

images_Renarddesaintandre011650Que la main de femme
de luxure me guérisse
que le rire de l'imbécile
me guérisse de la superbe
qu'un sommeil vivant
de l'ennui me guérisse
que l'universelle mort
me guérisse de la haine
que le triomphe du vulgaire
de la colère me guérisse
que l'innocent suicide
me guérisse d'avarice
que je n'incline à rien
qu'à n'incliner à rien.

(Exercice spirituel.)

O bouche ouverte comme fente offerte
pour jouir plus pur gémir plus long
O prostitué par le fouet consacrée
souillée de sperme et sueur O dans les
cris dans les larmes O toute ouverte
tu offres ta douleur remets ta vie
témoignant d'amour atrocement
raciniennement catinisée.

(Sainte O.)

En belle période de chaleur
vois-je chien grimper haletant sur
sa chienne je reconnais la tristesse
là de la nature. Ainsi sourdement
il en va du sexe égayé de sourires
d'enjolivures diverses. Suffira
une minute de sentir ses yeux
rivés à la femme en rouges aux pleines
lèvres pour que s'ensuive le reste
montée d'escalier chairs apparues
de doigts tentées innocents et la
hantante soif de bien et mal pur.
Payée la délivrance on s'en va
au chien triste semblable qui se lèche
soulagé dans l'après.

(Ressassement.)

Je te lègue inconnu avec mes vices
ma vertu et mes ossements. Mes vices
pour désespérer de mourir vivant
furent l'ennui la hargne et le rire
(dors donc enivre abêtis ta carcasse)
ma vertu un sourire de jeunesse
le culte des filles et ce crachat sur
l'humain. Quant à mes os blancs qu'ils te
prouvent que je ne fus comme tu nais
que chair animée voix émue d'organes
telle que cri de chien se perdant au
Vent.

(Testament.)

Extraits de Libères ; Jude Stéphan, aux éditions Gallimard.

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