Par ici

Pas la force, ni les moyens, ni même l'envie. Aussi encore une fois me laisserai-je écrire me contentant de recopier ces quelques mots bien imparfait qui tentent de fixer des silences. D'exprimer la senteur des camélias s'éparpillant dans le vent, le bruit du pas sur l'herbe humide ou les premières chaleurs du mi-temps printanier. 

On m'a offert un jardin pour prison et me voilà à essayer de balbutier ma solitude d'animal à moitié crevé sur le bord de la route. A feindre de me plaindre même s'il ne sert à rien de tenter de fuir, toutes ces larmes n'atténuerons rien et tant que vie sera jamais ces visions ne s'arrêterons.

Il n'y a pas de malaise de mal-être, juste de l'Etre. De l'Etre qui s'infiltre partout salissant toute chose qu'il touche et marquant du sceau et du nom de la mort y compris et surtout la senteur des camélias s'éparpillant dans le vent, le bruit du pas sur l'herbe humide.

Fugace mystère du dieu pyromane de la vie et la mort.

Sublime ritournelle de la nature qui se hâte à la respiration avant que le Grand incendie solaire ne nous ramène au désert.

Oui si belle et si touchante agonie du grand Tout.

Vivo sin vivir on mi
y de tal manera espero
que muero porque no muero
 
St-Jean de la Croix